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« À mon avis, il n’y a aucun mystère dans la création. Je ne m’imagine pas en train de peindre le mystère. Y’a pas plus concret que le travail pictural. C’est le créateur qui se révèle et qui exprime, à travers la peinture, son passé, son époque et surtout le moment présent, que ça soit conscient ou non. On ne peut pas peindre ce que l’on ignore à moins de croire que l’on est une sorte de dieu quelconque ou un messager de l’au-delà, mais ça, ce n’est pas mon cas. Je suis un mortel qui exprime en images ce que d’autres expriment en chantant, en écrivant… Peindre, c’est un langage, c’est une manière de communiquer entre les gens et moi. J’ignore comment le faire autrement. Je n’ai pas de talent pour l’écriture ni même pour parler de moi-même n’est-ce pas. À une certaine époque, on prêtait à la peinture des pouvoirs magiques, mais cette magie, au fond, c’est cette émotion personnelle qui surgit en regardant une peinture et qui vous plonge dans votre enfance, dans votre vécu ou qui communique aux autres votre intérêt perso pour telle composition ou telle couleur… C’est là tout le mystère de la peinture, si l’on veut. Dans le travail pictural, y’a pas de mystère. Concrètement, il faut travailler, peindre sans cesse, se casser la gueule, se mettre en danger, se tromper, se mettre à nu, être attentif à ce qui se passe dans le tableau : ombrage, accident de parcours, tache, lumière, etc., peu importe si c’est de la figuration ou de l’abstraction. Tout prévoir est catastrophique en dehors de l’apprentissage technique. Le métier de peintre est de peindre ; celui du spectateur est d’interpréter à sa manière ce qu’il voit, ce qu’il ressent, qu’il aime ou pas. Dans le meilleur des mondes, j’ai communiqué. »
François Desharnais, 28 mai 2021














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